Lorsqu’elle rencontre la misère dans les rues de Lausanne, Mère Sofia s’indigne. L’impensable existe donc ici aussi, dans un pays aussi riche et organisé que la Suisse. Sans hésitation, elle consacrera dès lors sa vie à venir en aide à ces personnes qui vivent dans la zone.
Révolutionnant l’approche d’aide, elle se rend dans la rue, là où sont les laissé∙e∙s-pour-compte. Elle privilégie ainsi une attitude de proximité et d’acceptation de la personne en difficulté sans préjugés ni a priori.
Animée d’une détermination déroutante, qui la portera jusqu’aux derniers jours de sa vie, elle ouvre les yeux des autorités et institutions sur l’urgence de la situation. Ignorant sciemment les usages, Mère Sofia parle avec la même franchise aux gens de la rue et aux élu∙e∙s et acquiert ainsi une crédibilité et une légitimité tant auprès des personnes à qui elle vient en aide que des pouvoirs publics.
La création de la Fondation en 1992 permet de soutenir les travaux de la Petite Mère, tout en la déchargeant de la recherche de fonds et des tâches administratives. Cette structure vise également à assurer la continuité et le développement des activités initiées.
Décédée le 7 janvier 1996, la Petite Mère a légué son approche, sa détermination et son impertinence à l’équipe de la Fondation Mère Sofia. Ceux∙elles qu’elle laissait orphelins devaient toujours trouver un toit, une assiette et du réconfort.
La Fondation Mère Sofia occupe aujourd’hui une soixantaine de personnes qui travaillent quotidiennement à faire perdurer son héritage.
Et cela dure depuis 30 ans. Avec malheureusement toujours la même criante nécessité.