Comptes 2007 et réorientation des activités
Communiqué de presse du 29 mai 2008
La Fondation Mère Sofia boucle l’exercice 2007
avec un bénéfice et réoriente une partie de ses activités
Le Parachute entre dans l’adolescence
Fort du constat d’un besoin d’un lieu de prise en charge à bas seuil pour des adolescents en rupture avec la société et ses institutions, le Conseil de Fondation a décidé de mettre à disposition de ces adolescents les compétences sociales de l’équipe du Parachute. La Fondation réorientera donc dès août 2008 le public-cible du Parachute pour tenter d’apporter une réponse à la problématique de jeunes se marginalisant, faute de trouver un encadrement en adéquation avec leurs besoins.
Un vide existe au niveau d’un lieu d’accueil à bas seuil pour jeunes. Les modèles de prise en charge traditionnels s’avèrent être inopérants pour un certain nombre d’entre eux. Ce fait est constaté par le SPJ dont les assistants sociaux recourent déjà à une orientation au Parachute, faute de trouver dans le réseau traditionnel des structures adéquates de prise en charge pour des jeunes en grande rupture.
Pour répondre à ce vide constaté, les compétences d’accueil à haut seuil de tolérance de l’équipe du Parachute seront donc mises à disposition des jeunes mineurs en rupture avec la société et ses institutions. Le Parachute conservera une prise en charge alternative, à savoir basée sur des compétences individuelles diversifiées et un accueil à haut seuil de tolérance. En effet, il s’agit d’apporter non pas une nouvelle prestation, mais une nouvelle manière d’appréhender la prise en charge des jeunes en grande difficulté.
Les foyers « traditionnels » ont une approche éducative contrôlante, basée sur la nécessité pour les jeunes adultes d’acquérir un cadre référentiel. Or certains jeunes ne peuvent intégrer ce type de prise en charge, car avant de pouvoir assimiler un tel référent social, ils doivent acquérir les moyens de pouvoir entrer en lien avec le milieu adulte.
La cohabitation des adolescents en rupture avec des adultes fortement marginalisés est délicate, en raison notamment du cadre légal régissant la prise en charge de mineurs. Le Parachute devra donc réorienter ces actuels bénéficiaires vers d’autres structures du réseau.
Nous sommes soucieux du hiatus que la réorientation du Parachute pourrait créer dans le réseau social. Certains bénéficiaires sont susceptibles de ne plus trouver de réponses adéquates à leurs besoins. Ce très haut seuil de tolérance envers des personnes en situation de grande marginalité permettait au Parachute d’être une porte d’entrée sur le réseau social plus spécialisé. L’actuelle réflexion menée par les autorités sur le dispositif social devrait tenir compte tant de la nécessité de prises en charge spécialisées que de portes d’entrée « généralistes » où les bénéficiaires peuvent recevoir un premier soutien sans être catalogués en fonction d’une problématique dominante. Que serait la médecine sans médecin de première urgence ?
La Fondation Mère Sofia a bouclé l’année 2007 avec un total de charges de 1,3 millions et un bénéfice d’exercice de CHF 61’280.16. Au regard des nombreux donateurs versant avec fidélité quelques dizaines de francs par mois, ce bénéfice paraît exorbitant et pourrait conduire à leur démobilisation envers les personnes démunies. Pourtant, ce « coussin » ne représente que deux semaines de fonctionnement de la Fondation, et se payerait le prix fort si, comme au début de l’année 2007, les personnes et entreprises qui nous soutiennent se reposaient sur cet acquis. Cette démobilisation fut constatée au début 2007 et nos premiers constats 2008 indiquent d’ores et déjà la même tendance.
La Fondation Mère Sofia est soucieuse de rester au plus proche des besoins du terrain et pour cela, n’hésite ni à refuser des mandats dont la nécessité n’est pas avérée, ni à prendre des risques financiers pour répondre à des besoins encore non reconnus par les autorités.
Mais pour garantir cette éthique du constant souci de l’adéquation de l’offre institutionnelle aux besoins des populations en souffrance, le soutien de nos donateurs, quel que soit le bénéfice dégagé lors du bouclement d’un exercice, est indispensable !
Nous comptons donc sur le soutien de tous pour permettre la constante adaptation de nos activités aux besoins de la rue et garantir l’éthique de travail qui est la nôtre.
Informations :
Catherine Lemelle, présidente du Conseil de Fondation, tél. 076 / 323 00 71